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Observatoire Congolais de la Mondialisation
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Pharmacie congolaise et la mondialisation

LA PHARMACIE CONGOLAISE ET LA MONDIALISATION 
 
Considérant le débat houleux qui divise les grands laboratoires pharmaceutiques et les pays du tiers monde auteurs des anti retro-viraux pour le traitement du sida , l'observatoire congolais de la Mondialisation a jugé opportun de faire l'état des lieux du secteur pharmaceutique congolais.D'autant plus quece débat met en relief l'accord sur le droit de la propriété intellectuelle touchant au commerce (Adpic) élaboré par les membres de l'Organisation mondiale deu commerce. 
La production des produits pharmaceutiques en Rdc était depuis des lustres l'apanage du secteur public. Mais, pour le moment, une forte libéralisation touche ce secteur et cela pour la simple raison que ce secteur connait une croissance énorme due à l'impératif économique caractérisé par la rentabilité. Ceci fait de ce secteur un marché attrayant. Celui-ci est à son tour caractérisé par la libre concurrence. 
L'atomicité, la transparence, la fluidité ou la perméabilité de ce marché ont facilité l'intégration des privés dans ce secteur hautement sensible. 
Malgré certaines restructurations imposées par les organes sanitaires comme l'Oms, ce secteur ne cesse de croître. 
Néamoins, cet aspect de choses est une nécessité face à un besoin accru en RDC des produits pharmaceutiques. 
Cependant, nous constatons que ce secteur est envahi par des privés étrangers, opérant pour la plupart dans l'import- export alors qu' un petit nombre des nationaux sont dans le commerce extérieur des produits médicamenteux, faute de disposer des capitaux importants. 
Outre ces intervenants cités ci-haut, nous avons les tradi- praticiens dans le domaine de la production des produits pharmaceutiques. Ces derniers sont perçus comme des charlatants malgré quelques prouesses qu'ils réalisent dans le traitement de certaines maladies surtoutt celles que la médecine moderne n'y parvient pas. 
A cet effet, pour écouler facilement leurs produits médicamenteux , les tradi-praticiens procèdent par des publicités audio-visuelles qui sont parfois mensongères. 
Ceci va donc à l'encontre de la déontologie professionnemlle. C'est pourquoi, il est indispensable que les activités pharmaceutiques soient exercées par des professionnels , c'est-à-dire des détenteurs d'un diplôme en pharmacie, et cela conformémént à la loi en vigueur en Rdc. 
Le décret- loi du 19 mars 1952 stipule que:" Nul ne peut gérer une pharmacie s'il ne possède le diplôme de pharmacien lui permettant l'exercixe de la profession , en Belgique ou un diplôme détenu en équivalence". 
Retenons que la législation pharmaceutique en Rdc est directement liée à l'histoire de la colonisation belge au Congo et que les premiers textes coloniaux de lois régissant les activités pharmaceutiques sont encore en vigueur sur l'étendue du territoire congolais. 
Néamoins , les activités exercées par les tradi-praticiens ne peuvent pas être interdites pour la simple raison qu'aucun texte n'est prévu en la matière. Il faudra donc les reglementer conformément aux vagues actuelles de la mondialisation, d'autant que ces genres d'activités sont pratiquées partout ailleurs. 
Et en dépit de quelques défaillances constatées du côté des tradi- praticiens en ce qui concerne d'abord , le respect de la posologie ou le dosage et le conditionnement de leurs produits; ensuite, le mode de traitement thérapeutique incohérent et le manque de suivi des patients soumis au traitement. 
En outre, les tradi-praticiens n'ont aucune spécialité fixe; ils soignent plusieurs maladies à la fois et utilisent des médicaments qui ne portent pas de désignation claire sinon leurs noms propres. Ils font plus leurs publicités personnelles plutôt que celles de leurs produits ou spécialités. 
Cependant, la force des tradi-praticiens demeure en ce qu'ils soignent à moindre frais et parfois des cas critiques qui échappent à la médecine moderne.Cet aspect des choses constitue un véritable soulagement pour la population, pauvre en majorité, de la Rdc.  
Et, petit à petit, cette médecine traditionnelle a commencé à évoluer pour devenir la medecine tradi-moderne. Actuellement, elle se place à cheval entre la médecine moderne et la médecine traditionnelle.C'est le fait de la mondialisation que d'aucauns appellent la"Médecine tradi-moderne". 
Celle-ci améliore tant soit peu la façon de traiter et utilise des cadres appropriés, c'est-à dire : salle d'attente, salle de reception, salle de consultation, matériels médicaux , elle détermine les horaires de travail et enfin remunère son personnel. Bref , cette façon de traiter donne une image assez bonne des tradi-praticiens en particulier ceux de la Rdc. 
C'est pourquoi certains tradi-praticiens congolais sont parvenus à s'établir dans plusieurs pays de la planète, dont le Gabon, le Congo/Brazza-ville, la Côte d'Ivoire , l'Angola , l'Afrique du sud ,la Belgique , Hollande, Grande Bretagne, les Etats-Unis, le Canada et autres. Donc, ils sont déjà parvenus à créer des cabinets médicaux à travers le monde. Et pourtant, le secteur pharmaceutique congolais(moderne) est déjà très diversifié. Dans ce secteur, on rencontre plusieurs types d'établissements parmi lesquels les officines, les établissements de vente en gros, les laboratoires de fabrication et les pharmacies internes ou hospitalières.Ces établissements sont gérés par plusieurs types de pharmaciens parmi lesquels on retrouve les nationaux et les étrangers. 
Les Nationaux se concentrent plus dans les officines et les pharmaciens internes ou hospitalières. Tandis que les étrangers sont plus dans les laboratoires de fabrication et établissementrs de vente en gros .  
Car, ces derniers engagent des capitaux importants . Parmi les pharmaciens qui assurent la couverture de ce secteur, nous avons : les pharmaciens d'officines, de dépôts, de l'armée, d'industries et les pharmaciens analystes sans oublier les pharmaciens inspecteurs et les pharmaciens enseignants. A noter également que dans ce dernier secteur, on distingue trois types d'industries , à savoir l'industrie de synthèse chimique, l'industrie d'extraction et de purification des substances médicamenteuses à partir des substances naturelles, et enfin l'industrie de conditionnement des principes actifs ou industrie de transformation des matières premières en produits finis.Les deux premiers types d'industries nécessitent un apport important en capitaux pour leur installation . C'est pourquoi la Rdc n'en compte presque pas. Son industrie pharmaceutique reste essentiellement une industrie de transformation des matières premières en produits finis ou encore une industrie de mise en forme galénique de différents principes actifs. 
Il convient de retenir que l'industrie pharmaceutique congolaise est très jeune. Car, c'est en 1981 que le premier médicament local produit par un Congolais a été mis officiellement sur le marché pharmaceutique national et prescrit par les médecins , délivré par les pharmaciens dans les officines à la grande satisfaction du public ou mieux des consommateurs. 
Ce produit médicamenteux est l'oeuvre du pharmacien Batandu Mpesa; propriétaire du centre de Recherche pharmaceutique de Luozi(Crpl). Ce produit est un antidiarrhéiqueconnu sous le nom de Manadiar. D'où le nom de l'Entreprise "Manadiar". Ce produit traite la Diarrhée, l'amibe , les maux de ventre ainsi que les hémoroïdes . Cet aspect de choses n'exclut pas la production des spécialités ou produits génériques, réalisée essentiellement par les étrangers résidant la Rdc. Il sied de noter , par ailleurs ,que les plus importantes unités de productiopn locales sont notamment Afripharma, Arauphar, Biopharco, Caisapharma Intern, Cepmon, Crmta, Crpl,Km Labo, Laphaki, Medinject, Mohak, New Cesamex, Pharmagros, Pharmakina, Pharmaprix, Phatkin, Poly-Pharma, Promed, Sofpharma. Ceux-ci représentent près de 95' unités de production existant en Rdc. Malgré l'existence des toutes ces unités de production locale dont dispose la Rdc, l'offre globale des médicaments produits par l'industrie pharmaceutique locale ne suffit pas pour satisfaire la demande locale. C'est ce qui explique l’imperieuse necéssite de recourir aux importations des produits medicamenteux. C’est pour cette raison quel’industrie locale est Presque quasi-inexistante sur le marché international. 
La production locale se situe en de ça de l’outil de production installé.Et cela parce queles taux d’utilisation de la capacite installée sont tres bas; moins de 10% pour la plupart d’industries locales. Ceci prouve siffisamment que ce secteur connaït d’énormes difficultés dues à plusieurs facteurs. Il s’agit notamment de l’absence d’une industrie chimique de synthese génératrice des matières premières indispensables à un fonctionnement harmonieux de l’industrie pharmaceutique( accentuant ainsi la dependance vis-à-vis de l’extérieur),de l’absence des crédits, de l’absence d’interventionisme de l’Etat,de l’absence d’une politique macro-economique cohente,de l’absence des strategies-marketings adéquates susceptibles de permettre les produits medicamenteux locaux de concurrencer, en termes de prix et de qualité les produits importés;de l’existence de barrières psychologiques encore perceptibles chez les médecins, pharmaciens et des malades developpant des prejugés défavorables vis-a-vis des medicaments produits localement.  
Face à cet état de choses , on n’assiste à un afflux massifs des entreprises concurrentes étrangères . Et, pour détenir une part assez importante du marché local, ces entreprises mettent à profit les imperfections du marché congolais des produits pharmaceutiques . Elles investissent des capitaux beaucoup plus importants que ceux utilisés par leurs produits sous plusieurs formes(liquides , solides, pâteuses et mêmes nobles, c’est-à-dire, injectables et collyres). 
Parmi ces entreprises étrangères , nous avons : Zenufa ; Shalina ; Chemiron ; Christie ; Roche ; Alcon ; Up John ; Beaufour ; Flamingo ; Pharma-Inter ; Boheringer ; Rhone-Poulene ; Msd ; Win-Medicare ; Beecham ; Innothera ; Remed ; etc. 
A noter également que chaque Entreprise réalise toute une gamme de produits médicamenteux avec beaucoup d’innovations. Et cela grâce aux moyens financiers et matériels que ces entreprises utilisent, et, à toutes les stratégies –marketingqui sont mises en œuvres .  
Ces Entreprises font aussi usage des emballages sophistiqués et assurent la disponibilité de leurs produits. 
Cependant, du côté des sociétés locales, les éléments ctés ci-haut ne sont pas réunis . 
Hormis ces éléments on constate que les médicaments importés coûtent moins chers que ceux de même présentation et contenant les mêmes principes médicamenteux , produits localement. C’est pourquoi, la production des médicaments produits en Rdc occupe moins de 10e l’offre générale des produits pharmaceutiques consommés. Cela est dû à la différence de coûts de production qui apparaissent plus élévés pour les produits médicamenteux locaux par rapport aux produits concurrents importés. La Rdc est donc dans l’incapacité d’intervenir sur le marché international des produits pharmaceutiques. Une grande partie de la demande locale en produits pharmaceutiques est satisfaite par les importations. Mais alors , aucune information précise n’est donnée sur la quantité marchande des produits pharmaceutiques importés en Rdc. Cette situation s’explique , surtout, par le fait que la fraude douanière et également le manque de contrôle par des organismes spécialisés de l’Etat sont courants en Rdc. 
Compte tenu de l’aspect endogène du développement, il revient à l’Etat congolais de stimuler la production locale des produits médicamenteux afin d’aider le secteur pharmaceutique congolais de demeurer compétitif sur le marché international. 
Ainsi , pour pallier cette situation, du reste dramatique, La Rdc en partenariat avec le secteur pharmaceutique locale devront pouvoir identifier les avantages comparatifs que le secteur détient afin de les rentabiliser. Ce qui permettra à ce secteur d’assurer la compétitivité en termes des prix et produits.  
La Rdc a , somme toute, intérêt à développer le secteur pharmaceutique pour la simple raison qu’elle regorge de réserves forestières importantes. Il va sans dire que cette situation amènera les chercheurs congolais à découvrir et inventer, grâce aux résultas de recherche et développement, d’autres thérapeutiques considérables. Et c’est en ce moment que le Congo démocratique sera à même de jouer un rôle de premier plan sur le marché mondial des produits pharmaceutiques. Cette performance attendue , conjuguée aux incommensurable potentialités forestières congolaises sans oublier les avantages qu'offrent les accords Adpic de l'Omc feront sans doute de la Rdc une grande puissance sur le marché pharmaceutique au niveau mondial. C'est en ce moment là que le Congo démocratique pourra jouer un rôle important dans "la mondialisation pharmaceutique".  
 
Williams Ngimbi 
williams_ngimbi@yahoo.fr 
Tel243815106004 

  
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Modifié en dernier lieu le 30.04.2004
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