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Observatoire Congolais de la Mondialisation
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Investissements Directs Etrangers

 
L’INVESTISSEMENT DIRECT AU CONGO

 
 
Il n’est un secret pour personne que la plus grande contribution de la Mondialisation aux échanges commerciaux est la libération du marché. A cet effet, les sociétés multinationales ont la liberté d’accéder aux marchés de leurs choix au détriment généralement des industriels des pays en développement. 
 
Dans le cas de la République Démocratique du Congo, la Mondialisation n’est pas un phénomène nouveau. Car, depuis des siècles les capitaux étrangers n’ont pas résisté à la sirène des incommensurables potentialités économiques. 
Dans cet article vous lirez l’étude de l’investissement international au 
Congo. 

1.Aperçu historique de l’investissement international au Congo:

 
Malgré l’existence pour le bassin conventionnel du Congo d’un statut particulier qui garantisse la liberté de commerce et de navigation aussi bien que l’égalité de traitement et qui était destiné en principe à exclure l’application du régime de type «pacte colonial» par lequel l’activité économique en colonie est réservée à la métropole, l’investissement international d’origine belge a été favorisé au Congo par un «arsenal» d’actes et de faits restreignant la portée des dispositions juridiques relatives au régime de porte ouverte plus spécialement en ce qui concerne l'application du principe d’égalité de traitement à l’égard des étrangers. La prépondérance belge s’est maintenue après l’accession du pays à l’indépendance en 1960. 
L’orientation sectorielle des investissements effectués s’intègre dans le processus de 
contrôle par les groupes métropolitains des sources d’approvisionnement en matières premières. La soumission d’une société précapitaliste à la logique capitaliste implique des changements structurels. 
En effet, de 1880 à 1960, l’économie congolaise est ainsi dominée par trois impératifs : 
la suppression des obstacles au développement, l’intégration des régions initialement cloisonnées dans un seul espace économique ouvert à l’échange international, et l’intégration progressive de l’économie traditionnelle à l’expansion de l’économie de marché. 
 
Dès le départ, la réalisation d’un réseau de transports capable d’ouvrir les régions continentales au marché mondial en les intégrant aux grandes voies maritimes fut d’une importance capitale. En outre, le niveau d’activité économique(production, échange) fut conditionné par les coûts de transports initialement prohibitifs. Et tant que ce niveau exorbitant ne peut être suffisamment réduit, le développement de la production et du commerce fut confiné à la région côtière du Bas-Congo. Au-delà, la gamme d’exportation devait être réduite aux produits de très haute valeur unitaire(or, caoutchouc, ivoire, copal) seuls capables de supporter les coûts de transports même si ces derniers étaient artificiellement bas.  
 
L’infrastructure de transport constitue donc un investissement de base préalable à ce qu’on a appelé "la pénétration économique moderne". Si on doit établir la périodisation en ce qui concerne l’établissement des réseaux de transports, on peut retenir quatre phases qui correspondent à des étapes différentes de l’organisation spatiale de l’économie congolaise.  
 
En effet, de 1881à1898, se poursuivent la prospection du territoire par l’état indépendant et sa pénétration par les sociétés commerciales, grâce au réseau fluvial, en même temps que l’on construit le chemin de fer qui, reliant ce réseau à l’océan, intègre le pays à l’économie mondiale. De 1899 à 1920, la construction des principaux chemins de fer prépare la mise en valeur systématique du sol et du sous-sol congolais. De 1921 à 1936, se succèdent la première période de prospérité et la grande crise, des capitaux importants sont investis dans la colonie.  
 
De 1937 à 1960 et surtout au cours de la seconde vague de prospérité des années cinquante, l’amélioration des réseaux remplace leur extension. 
 
Le développement des industries extractives, principalement en ce qui concerne les métaux non ferreux, a été suscité par la confirmation par la Tanganyika concession des conclusions déposées en 1896 par le géologue CORNET de la mission Bia-Francqui (1891-1893) sur l’importance des ressources minières du Haut-Katanga. 
 
L’exploitation de ces gisements minières entraîne des investissements à deux niveaux : 
 
- Au niveau des l’extraction des minerais; 
 
- Au niveau de leur traitement du fait des coûts de transports fort élevés qui rendent non rentable toute exploitation sans valorisation sur place. 
 
Etant donnée l’importance des moyens financiers à mettre en œuvre, ces investissement ont été réalisées par des entreprises ayant largement accès au marché belge des capitaux et qui ont adopté très tôt des formes modernes de combinaison des facteurs différents en cela du reste de l’industrie minière congolaise. En outre, les nécessité de l’exploitation minière modifient d’ailleurs le « plan Léopoldien »de transport en donnant la priorité à la desserte du Katanga, au détriment des liaisons du fleuve avec le lac Albert et le Nil initialement conçue par le Roi Souverain.  
 
L’industrie manufacturière orientée vers l’exploitation ou vers le marché intérieur ou vers les deux à la fois s’est développée en trois grandes phases. Les deux premières trouvent leur origine dans l’implantation presque simultanée d’entreprises industrielles, aux environs de 1925 et 1950 ; la troisième phase commence en 1958 avec les problèmes du processus de décolonisation. 
 
Dans la période post colonial, l’industrie manufacturière attire la grande partie des investissements nouveaux.  
 
Cette préférence de l’investissement international pour l’industrie manufacturière s’insère dans la tendance du capitalisme moderne à accroître la composante technologique de la production avec comme conséquence l’accroissement de l’accumulation du capital dans les secteurs des industries manufacturières et de service qui sont « techonology-intesive ». 
 
Mode de contrôle 
 
L’investissement international au Congo est caractérisé par sa forte concentration en un nombre réduit de grandes entreprises contrôlées par un petit nombre des groupes financiers métropolitains.  
 
Cette structure économique a été à l’origine imposée pour une large part par la nécessité d’attirer d’importants capitaux indispensables à la mise en valeur du pays dans des conditions de rentabilité souvent incertaines. Ainsi, à l’époque de l’Etat Indépendant du Congo (avant 1908) et au début de la période coloniale proprement dite, la pénétration économique fut le fait des sociétés à chartes, qui furent constituées à l’instigation de Léopold II par des grands holding belges pour la plupart, qui reçurent des monopoles et des privilèges considérables pour la mise en valeur de diverses régions du pays.  
 
Cet effort de pénétration nécessitait l’immobilisation pour de longues périodes de capitaux importants et l’implantation d’activités de types très divers: infrastructure économique et sociale, production, commerce, banque , transports etc.… C’est ainsi que la plus grosse part de l’activité économique dans les différents domaines échut à des sociétés de grande dimension, faisant partie d’un petit nombre de groupes financiers qui leur fournissaient un accès aisé au marché des capitaux en Europe.  
 
Pour dresser le tableau physiologique de l’économie, on peut affirmer que celle-ci se présente comme formée par des sous-ensembles intégrés de grandes entreprises contrôlées principalement par les quatre grands groupes financiers belges, exerçant leurs activités dans plusieurs secteurs à la fois et jouissant en général, de monopole de droit et de fait.  
 
Il est un trait caractéristique de l’économie congolaise que son contrôle par les groupes métropolitains n’est pas altéré par le fait que l’état colonial est majoritaire dans bon nombre d’entreprises à cause de ses participations effectives, généralement par l’intermédiaire des compagnies à charte ou à cause du jeu de dispositions qui règlent le vote des actions.  
 
La gestion de ces entreprises a été ,de façon systématique, abandonnée aux groupes métropolitains. En effet, l’état colonial n’est guère intervenu que dans le domaine de l’infrastructure et, pour le reste, a pratiqué une politique de laissez-faire ou de soutien à l’entreprise privée, sans guère utiliser des moyens de gestion et d’orientation que lui fournissaient ces participations. Dans une 
perspective libérale, l’initiative économique appartenait aux groupes privés principaux, qui recevaient l’appui étatique pour leur action. Cette répartition des tâches suppose entre Etat et 
les groupes financiers une harmonie d’intérêts que brise l’indépendance politique du Congo. Celle-ci impose la recherche de nouvelles formes 
d’association. 
 
2. L’investissement international et l’Etat post colonial:

 
 
La première réaction de l’investissement international à l’indépendance politique du Congo est la trans-nationalisation à la faveur de la loi belge du 17 juin 1960. 
 
En effet, le 17 juin 1960, l’autorité coloniale permet aux sociétés de droit colonial d’opter pour l’une de deux alternatives: 
 
1. Le transfert au Congo de leur principal établissement administratif. Dans ce cas, elles deviennent des sociétés de droit congolais. Elles peuvent faire apport à des sociétés belge de leur 
avoir en dehors du Congo. 
 
2. L’abandon de la qualification de siège de la maison sociale existant au Congo. Cette option 
implique que la société devient belge et peut transférer à une société congolaise les biens qu’elle possède au Congo. La majorité (si pas 
toutes) des sociétés choisissent la nationalité belge. Dans de nombreux cas, elles se transforment en holdings et créent des filiales au Congo. L’état ne garde que dans ces filiales les participations souvent majoritaires qu’il devait avoir dans les anciennes sociétés coloniales.  
 
La deuxième tendance déclenchée par l’indépendance 
est celle qui consiste à organiser la mise sur pied des formules d’association entre l’état post colonial et les groupes métropolitains dans les secteurs de production.  
 
Cette association se réalise à deux niveaux: 
 
- Au niveau de la constitution des unités de production sous forme de joint ventre.  
 
- Au niveau de la gestion des entreprises publiques sous forme de convention de gestion. 
 
 
Par 

Francklin Gilbert MUKENDI KADIMA
  
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Modifié en dernier lieu le 21.12.2002
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