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Rascom et l'essor des médias

INCIDENCE DU PROJET RASCOM DANS LE DEVELOPPEMENT DES MEDIAS NATIONAUX:CAS DE LA PRESSE ECRITE 
Il n’est plus un secret qu’au 21ème siècle le secteur des télécommunications constitue à coup sûr le socle sur lequel se forge le développement des Nations . Les nouvelles technologies de l’information et l’évolution rapide des télécommunication accélèrent l’interconnexion mondiale et transforment radicalement l’économie et la société. Cet essor des télécommunication est accompagnée de la libéralisation de ce secteur vital. 
D’ores et déjà, l’importance des télécommunications dans la vie des hommes et des institutions se présente comme un véritable enjeu. Non seulement que les télécommunications ont réduit les distances qui séparent les hommes , mais aussi elles constituent un vaste marché économico-financier. 
En Afrique , le spécialistes en télécommunications ont cru trouver en 1992 une alternative pour rompre avec l’isolement créé par le déficit en matière des télécommunications. Celles-ci étant considérées comme un paramètre à la base du sous-développement du continent et sa faible croissance économique. 
C’est dans cette optique et au regard de l’insuffisance des liaisons intra-africaines qu’a été créé le projet du Réseau Africain de Communications par Satellite (Rascom), qui augure un avenir radieux pour les pays du continent noir.  
Mais dans le cas de la Rdc , on s’intéroge sur les bénéfices que les médias congolais , plus particulièrement la presse écrite congolaise , peuvent tirer de l’adhésion de la Rdc à ce projet Rascom. Autrement dit , quelle chance l’extension en cours du réseau Rascom , offre-t-elle aux médias congolais ? 
Par aillerus , en dépit des difficultés économico-financières que connaît la Rdc , le Rascom présente assez d’opportunités pour promouvoir ce secteur hautement stratégique. 
Il est vrai que le développement régional africain des télécommunication par satellite ne pourrait se faire sans entraîner le développement des médias en général, et de la presse écrite en particulier. Celle-ci fait de plus en plus recourt au téléphone ,à l’E-mail, à l’Internet pour procéder à la collecte, au traitement et à la diffusion des informations. 
Résultats de la rechercheCette étude a voulu montré qu’il existe bel et bien les solutions technologiques pour permettre au Congo de rattraper son retard dans le domaine des télécommunications. Et le projet Rascom peut être considéré comme une opportunité concrète d’investissement sûr dans les télécommunications en Afrique. 
Rascom, organisation intergouvernementale à gestion commerciale , occupe une place priviligiée sur le marché du fait même de l’essence de sa création et de ce que la majeure partie des pays africains, adhère et participe au programme d’investissement de ce réseau(Rascom), en lui confiant la gestion de leur capacité spatiale, pour leurs intérêts intercontinentaux. 
De part sa position géographique au cœur de l’Afrique, la République démocratique du Congo(Rdc)peut certainement bénéficier des opportunités du Rascom. Cela s’explique par le fait que la Rdc est vaste marché sur le continent et elle peut fournir de nombreux services sans oublier les possibilités des investissements qu’elle offre aux investisseurs privés africains et non africains, notamment dans le secteur des médiais en général et dela presse écrite en particulier. 
La Rdc connaît depuis 1990 un bond quantitatif dans le secteur de la presse écrite , avec une floraison de titres , qui, paradoxalement ne concrde pas avec les structures actuelles de télécommunications encore vétustes . Bien plus, le mauvais état de télécommunications a ajourné l’avènement d’une presse de quantité. 
Ce projet ezst susceptible d’aider la Rdc à s’intégrer dans le village planétaire que se construit chaque jour sous nos yeux. 
Rascom est un des outils opérationnels et priviligiés de coopération et d’intégration régionale et continentale du fait qu’il pourrait favoriser une bonne circulation des informations. Notamment dans la presse écrite , entre les centres urbains et des zones rurales congolais d’une part, et entre le Congo et les autres pays africains ainsi que le reste du monde d’autre part. 
Et étant donné qu’à l’heure actuelle il existe une corrélation entre les communications et les médias , l’on peut affiermer en toute modestie que le développement des télécommunications en République démocratique du Congo , par le biais du projet Rascom, aura incontestablement une incidence dans le développement des médias congolais.Car avec Rascom , les journalistes congolais pourraient , où qu(ils se trouvent, appeler et rercevoir des appels , se brancher à Internet pour imprimer son journal, envoyer et recevoir des emails , lirent les nouvelles écrites par des confrères situées dans les zones rurales ou centres urbauin éloignés, naviguer à travers les web. 
L’homme du troisième millénaire , habitanty du village planétaire ne sera plus homosapiens. On appelle déjà homo téléfonicus. 
Rascom, créé par les pays africains pour donner non pas un coup de pouce , mais un coup de barre au développement des télécommunications et des médias en Afrique est aussi une des réponses au développement des télécommunications en Rdc. 
Il est donc un facteur indispensable pour l’intégration régionale et continentale et de développement intégré et durable des télécommunications en Afrique. 
L’organisation régionale africaine de télécommunication par sattélite est enfin un facteur par excellence de prévention des conflits en Afrique et particulièrement en Rdc.  
 
Luc Roger Mbala Mbemba 
Journaliste 
E-mail:lucmbala@yahoo.fr 
Tél:243818148303 
Journee Internationale de la presse et l’imperieuse necessite de la convention collective en Rdc 
 
Le 03 mai 2004, le monde entiern a celebre la journee mondiale de la presse .Et en Republique democratique du Congo(Rdc)l’organisationnon gouvernementale Journaliste en danger(Jed) a demande la depenalisation des delits de presse et, elle a indique qu’aucun journaliste ne se trouve en prison a cause d’une infraction relative a l’exercice de son metier.Ce qui a redore le blason terni du gouvernement congolais qui s’est evertue , au courant de cette annee, de respecter les droits fondamentaux de liberte de presse. Cependant , malgre les efforts deployes par le pouvoir public, les professionnels des medias ne sont pas au bout de leurs peines.Ils travaillent dans des conditions infra-humaines et touchent des simulacres de salaires qui ne leurs permettent pas de nouer les deux bouts du mois.Il va sans dire que ces conditions de travail, pour les moins dramatiques , entament l’objectivite de la presse etdeveloppentle phenomemne « coupage » , par lequelles journalistes se font payer en encensant , par leurs plumes cetaines figures de proue.Pire encore, les patrons de presse gerent en mains de maitre leurs entreprises au mepris de lois du droit du travail .Ils recrutent sans contrat de travail, et meme quand il y en a un , ils ne le respectent pas . de plus, ils revoquent parfois sans preaviset font fi des obligations financieres y afferentes.Abondant dans le meme sens, Benjamin Yogolelo, president du syndicat national des professionnels de la presse a , dans le bulletin mensuel de liaison de son organisation syndicale, datee d’avriln2004, denonce des injustices faites a l’endroit du journaliste congolais.Les rapports entre journalistes salariés et leurs employeurs en Rdc, a-t-il relevé, sont émaillés de beaucoup d’incompréhension et de zone d’ombre. Il a déploré le fait que le journaliste ne connaît pas les éléments faisant partie de sa rémunération , le calcul de ce salaire se fait , on ne sait , sur quelle base.  
Dans le cas de la presse écrite , il a fait remarqué que chaque éditeur directeur général du journal donne le salaire à sa convenance. Il n’ya pas de base unitaire , un minimum en deçà duquel on ne peut parler de salaire, a-t-il en chaîné. 
Et pour mettre un terme à cette jungle qui continue inexorablement son chemin dans la profession, Benjamin Yogolelo a plaidé pour la mise sur pied d’un texte réglementaire devant régir explicitement et sur toutes les matières , les rapports dans l’Entreprise entre le journaliste salarié et son employeur. Pour le cas précis de prime, il a estimé que la convention collective résoudrait le problème en donnant les précisions sur le calcul de la prime d’ancienneté pour ne prendre que cette donnée là. 
Ainsi , a-t-il ajouté, elle fixerait le pourcentage de cette prime pour un journaliste qui a œuvré pendant cinq ans , dix ans ou vingt ans dans une entreprise. 
Il est , à cet effet , d’avis que cette convention collective nationale éviterait que la prime soit calculée sur base des éléments particuliers et subjectifs . Et, il soutient que par l’application des dispositions unitaires communes dans toutes les Entreprises de presse nationales , on pourrait ainsi mettre fin aux inégalités observées en alignant les journalistes salariés sur un traitement ayant une même base . Les partenaires sociaux(L’Etat employeur , les syndicats des journalistes et les parons de presse devront doter le secteur d’une convention collective nationale revêtue d’une mission principale d’harmoniser les rapports entre journalistes salariés et employeurs , a conclu le confrère. 
Cette préoccupation du syndicat national des professionnels de la presse vaut son pesant d’or par le fait que la presse , également appelée quatrième pouvoir , joue un rôle important dans la participation du Congo à la mondialisation qui s’impose à tous les Etats. Il ,y a donc urgence d’amélioré les condition de travail du journaliste et de protéger ses droits , car, l’avenir de la Rdc en dépend.  

Pierre Emangongo Kunga  
Journaliste Internationaliste 
Tel:243815015101 
 
 
 
 
R. D. Congo 
République démocratique du Congo - Rapport annuel 2004 de Reporter Sans frontiere 
 
3.05.2004 Si la liberté de la presse gagne, petit à petit, du terrain dans certaines grandes villes, la situation reste très préoccupante dans le nord et l'est du pays. Un journaliste a été torturé et un collaborateur de l'AFP probablement exécuté.  
 
A Kinshasa et dans les grandes villes du sud du pays (Lubumbashi, Matadi, Mbuji-Mayi), les arrestations, menaces et agressions de journalistes ont été moins nombreuses que lors des années précédentes. Au 1er janvier 2004, pour la première fois depuis fort longtemps, aucun journaliste n'est emprisonné en République démocratique du Congo pour avoir exercé sa profession. 
Ce bilan est cependant assombri par les violations répétées de la liberté de la presse dans le nord et l'est du pays. Un collaborateur de l'Agence France-Presse (AFP) est porté disparu depuis juin 2003 à Bunia, dans l'Ituri (Nord-Est). Plusieurs témoignages concordants laissent penser qu'il aurait été exécuté. A Goma et à Bukavu (Est), des reporters ont été malmenés ou interpellés. Les différents mouvements qui contrôlent ces zones se montrent particulièrement allergiques à la moindre critique des médias locaux. 
Des pans entiers de la population n'ont accès à aucune information en raison des violences qui sévissent dans les régions les plus reculées du pays. Ainsi, en Ituri, tous les journalistes locaux ont dû fuir les affrontements interethniques en mai pour s'installer plus au sud. La situation est revenue à la normale quelques mois plus tard, avec l'arrivée des forces armées françaises, puis internationales. La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC) a créé Radio Okapi pour pallier le manque crucial d'information dans certaines villes du pays. La station diffuse des bulletins d'information ainsi que des petites annonces permettant à des familles d'avoir des nouvelles des leurs, souvent éloignés de plusieurs centaines de kilomètres.  
 
Un journaliste disparu 
Le 26 juin 2003, Acquitté Kisembo, collaborateur de l'Agence France-Presse (AFP) à Bunia (nord-est du pays), est enlevé par un groupe de miliciens alors qu'il interviewe des populations civiles. Selon le quotidien Le Potentiel du 8 juillet, il assistait, avec d'autres journalistes de la presse étrangère, à l'évacuation du quartier général de l'Union des patriotes congolais (UPC) de Thomas Lubanga par la force multinationale déployée sur place par les Nations unies. Des miliciens de l'UPC auraient traité Acquitté Kisembo de "collabo" et de "traître", en raison de sa collaboration avec les médias étrangers, l'AFP en particulier, et auraient proféré des menaces à son encontre. Le journaliste n'a plus donné signe de vie depuis cette date. Certaines sources estiment qu'il aurait été enlevé et assassiné par des hommes de Thomas Lubanga. Mais ce dernier nie toute implication de ses partisans et a présenté un "témoin oculaire" selon lequel le reporter aurait été kidnappé et tué par des miliciens de l'ethnie lendu.  
 
Un journaliste incarcéré 
Le 29 août, Guy Kasombo Kilembwe, rédacteur en chef du journal satirique Pot-Pourri, est arrêté par des policiers, suite à la publication d'un article accusant le député Pius Mwabilu, également responsable de la Radiotélévision Groupe L'Avenir (RTGA) et éditeur du quotidien L'Avenir, d'avoir détourné une somme d'argent pour lancer sa chaîne de télévision. Après une garde à vue de 48 heures, le journaliste est transféré, le 31 août, au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK). Il est libéré le 4 septembre. Aucune charge n'est retenue contre lui.  
 
Par ailleurs, deux journalistes ont été libérés dans l'année 2003. 
En mars, Kadima Mukombe, journaliste et animateur de Radio Kilimandjaro, s'enfuit de la prison centrale de Tshikapa, dans le Kasaï occidental, et se réfugie en Europe. Il était emprisonné dans des conditions très difficiles depuis le 31 décembre 2002. Lors de son interpellation, il avait reçu une cinquantaine de coups de fouet, puis avait été tondu avec une lame de rasoir usagée. Il partageait la cellule de militaires déserteurs et de criminels de droit commun qui le menaçaient quotidiennement. Le journaliste était accusé "d'outrage à l'armée". Dans son émission du 30 décembre 2002, il avait reproché à des responsables militaires locaux de s'investir davantage dans le négoce de diamants que dans l'encadrement de leurs troupes, qui en profitaient pour spolier les biens de la population. 
Raymond Kabala, directeur de publication du journal Alerte Plus, est libéré dans l'après-midi du 6 mars. Il a passé sept mois et quatorze jours au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) après avoir été arrêté, le 19 juillet 2002, pour "publication de fausse nouvelle". On lui reprochait la publication, le 11 juillet, d'un article mentionnant que "Mwenze Kongolo [le ministre de la Sécurité et de l'Ordre public] serait empoisonné". Cette information s'était révélée fausse et avait été démentie dès le lendemain par le journal.  
 
Dix-neuf journalistes interpellés 
Le 4 février 2003, Justin Dunia, reporter-photographe pour le journal Au Taux du Jour, est interpellé par des membres de l'Agence nationale des renseignements (ANR) alors qu'il prend des clichés destinés à illustrer un article sur les difficultés de transport dans la capitale. Le journaliste est interrogé et jeté dans une cellule. Il n'est libéré que le 6 février dans l'après-midi. 
Le 11 février, Jules Tambwe Itagali, du journal Uhuru, est interpellé et battu par les Services spéciaux de la police (SSP) à Kinshasa. Son téléphone portable, son appareil photo et son dictaphone lui sont confisqués. On lui reproche d'avoir photographié des policiers qui procédaient à l'interpellation de la secrétaire générale de la Société nationale d'électricité, Mme Tokwahulu. 
En février, Joseph Mbuyi wa Mbuyi, reporter de l'hebdomadaire Les Coulisses, est interpellé par des responsables de l'Union des patriotes congolais (UPC), à Bunia (nord-est du pays). Le journal est accusé de critiquer les actions de l'UPC, l'assimilant à une milice de l'ethnie hema. Chassé de Bunia, le journaliste rejoint le siège de la rédaction à Beni (nord-est du pays). 
Le 25 février, Michel Mukebayi Nkoso, directeur de publication de l'hebdomadaire Kin News paraissant à Kinshasa, est interpellé par des policiers. Il est conduit au cachot des SSP à Kin-Mazière, où il est sommé de révéler les sources d'un article intitulé "Matungulu [ex-ministre des Finances] et le million de Joseph à Sony". Le journaliste y affirmait que le pasteur Sony Kafuta aurait eu un enfant de la sœur jumelle du président Kabila et aurait perçu un million de dollars du chef de l'Etat. Kasongo Mukishi, directeur de la rédaction du journal et cosignataire de l'article, se cache dès l'arrestation de son collègue. Michel Mukebayi Nkoso est relâché trois heures plus tard. 
Le 22 mars, Jean-Jules Lema Landu, rédacteur en chef de la revue Amani de la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands Lacs (LDGL), est arrêté à Beni (nord-est du pays) par des membres du Rassemblement congolais pour la démocratie - Mouvement de libération (RCD-ML). Il enquêtait sur les tensions entre l'UPC et l'armée ougandaise. Le journaliste, de nationalité congolaise, est suspecté d'espionnage car il est basé à Kigali (Rwanda). Il est relâché le lendemain. 
Lors d'affrontements, le 6 avril, qui opposent des miliciens Maï Maï et des membres du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) à Bukavu (est du pays), seule la radio Maria Malkia Wa Amani continue de diffuser ses programmes d'information. Ben Kabamba, son directeur, se rend dans les quartiers de la ville et donne la parole aux habitants. Il est interpellé le lendemain par des agents de la Direction de la sécurité et des renseignements (DSR) du RCD-Goma et retenu trois heures dans une cellule. On lui reproche d'avoir "contribué à la diffusion de secrets militaires et à la démobilisation des troupes en période de guerre". 
Le 23 avril, Richard Malango, cameraman de la chaîne de télévision privée Tropicana TV, est interpellé par des membres des SSP alors qu'il couvre une manifestation de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti d'opposition). Il est conduit dans les locaux des services spéciaux, à Kin-Mazière (Kinshasa), où il est contraint d'effacer les images prises lors de la manifestation. 
Le 28 mai, Joseph Nkinzo, directeur de la radio communautaire Sauti ya Rehema, est interpellé, sur ordre de la DSR, par deux soldats du RCD-Goma. Détenu dans un cachot, il n'est interrogé que le lendemain vers 20 heures. Au cours de sa détention, il est fouetté pendant près d'une heure par le responsable adjoint du service de la sécurité du RCD-Goma. Il lui est reproché d'avoir cessé de retransmettre les propos de la RTNC (radiotélévision contrôlée par le RCD) et de ne pas se contenter de diffuser des programmes religieux. Il est libéré après 36 heures de détention. 
Le 7 juin, dans la matinée, Romain Kambala Gilolo, directeur de la chaîne privée Kasaï Horizon Radio-télévision (KHRT), émettant à Tshikapa (province du Kasaï occidental, au centre du pays), est interpellé par des membres de l'ANR. Après avoir été enfermé et interrogé dans les cachots des services de sécurité, il est libéré dans la soirée, avec pour instruction de demander à son directeur des programmes et à son rédacteur en chef de se présenter à l'ANR le lendemain. Le journaliste est poursuivi pour "propagation de fausses nouvelles" et "incitation à la révolte". KHRT avait rapporté l'existence d'un conflit de propriété à propos de la mine de diamants de Lungudi. 
Pierre Kanemo Ngongani, directeur de la Radio-télévision Debout Kasaï (RTDK), émettant à Mbuji-Mayi (Kasaï oriental), est interpellé le 21 juin par des hommes de l'ANR. La RTDK avait diffusé, la veille, une information annonçant le retour prochain de Tshivuadi Mansanga, responsable du RCD-Goma à Mbuji-Mayi. L'ANR demande au journaliste de ne plus parler de Tshivuadi Mansanga. 
Le 8 juillet, Delly Bonsange et Kala Kalucha, collaborateurs aux journaux Alerte Plus et Standard Info, sont interpellés par des policiers de Kalamu (commune du centre de Kinshasa). Le premier est arrêté par erreur, la police recherchant en fait sa sœur, Lauriane Bonsange, rédactrice de l'hebdomadaire Alarme. Le second pour avoir protesté contre l'arrestation de son confrère. Ils sont tous deux conduits à l'Inspection provinciale de la police, où ils sont interrogés et relâchés quelques heures plus tard. 
Le 3 octobre, Augustin Lubukayi, directeur de la Radio Télévision Lumière (RTL), une chaîne confessionnelle émettant dans la province du Kasaï occidental, est interpellé par l'ANR. L'un des animateurs de la chaîne avait critiqué les pratiques d'un pasteur qui demandait de fortes sommes en échange de bénédictions. Le commentaire n'aurait pas plu à un fidèle de cette Eglise, par ailleurs membre de l'ANR, qui serait à l'origine de cette interpellation. Le lendemain, Augustin Lubukayi est libéré après avoir été contraint de signer une déclaration démentant ses informations. 
Le 6 octobre, Maurice Bokoko et Valère Mulopo Kisweko, respectivement deuxième vice-président et secrétaire général de l'Union de la presse du Congo (UPC), sont interpellés pendant cinq heures à Kinshasa. La police leur reproche de faire obstruction à une enquête visant à trouver l'adresse du journal L'Interprète et celle de son directeur. Les autorités considèrent que la publication a diffusé de fausses informations dans un article sur l'assassinat, fin septembre, d'un directeur des impôts. L'Interprète n'a pas d'adresse réelle et donne celle de l'UPC dans les pages du journal. 
Le 29 octobre, Symplice Kalunga wa Kalunga, présentateur de l'émission "Nouvelle donne" sur la chaîne de télévision privée Channel Media Broadcasting (CMB), est interpellé par des policiers. Il est conduit au parquet de Kinshasa/Gombe et interrogé sur une émission, diffusée une semaine auparavant, pendant laquelle il avait reçu un opposant politique. Ce dernier avait affirmé que le ministre de la Justice, Kisimba Ngoy, interférait dans les décisions rendues par les tribunaux. Le journaliste est libéré quelques heures plus tard. L'enregistrement de l'émission est saisi par la police. 
Le 19 décembre, Cyrille Kileba Pok-a-Mes, directeur du bihebdomadaire The Post, est interpellé et entendu pendant trois heures par un juge, au sujet d'un article paru dans l'édition du 11 novembre. Le journaliste y expliquait que le meurtre d'un haut fonctionnaire du Trésor public par Charles Alamba Mungako, ancien procureur de la Cour d'ordre militaire, serait un crime passionnel. Le responsable du Post est sommé de révéler ses sources.  
 
Huit journalistes agressés 
Le 4 février 2003, Anton Kolher, chef d'antenne de Radio Okapi, est malmené par des militaires placés sous l'autorité du colonel Bernard Byamungu, à Kindu (est du pays). Ce dernier aurait proféré des menaces de mort à l'encontre du journaliste. 
Le 4 mai, Baudouin Kamanda, correspondant local de Radio France Internationale (RFI), est agressé par des militants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, opposition), lors d'une conférence de presse organisée dans un hôtel de Kinshasa par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD - Goma). Des militants de l'UDPS venus soutenir le RCD - Goma prennent à partie le journaliste de RFI. Ils lui reprochent d'avoir annoncé à l'antenne la désignation d'Arthur Zahidi Ngoma (opposant et ancien leader du RCD) à la vice-présidence du gouvernement de transition. L'UDPS et d'autres formations de l'opposition ont contesté et rejeté "la désignation unilatérale et irrégulière de M. Zahidi Ngoma" à la vice-présidence qu'ils estimaient devoir revenir à Etienne Tshisekedi. Baudoin Kamenda est légèrement blessé au visage avant d'être secouru par le service d'ordre de l'hôtel et des policiers. 
Michel Mukebayi Nkoso et Sage-Fidèle Gayala Ngangu, respectivement directeur et rédacteur en chef du journal privé Congo News, sont enlevés, séquestrés et tabassés, le 5 juin, par des militaires des Forces armées congolaises (FAC) agissant à l'instigation du fils du général Denis Kalume Numbi. Les soldats leur reprochent d'avoir "manqué de respect à l'endroit du fils d'un général". 
Le 29 juin, alors qu'il tente de venir en aide à son cameraman, Patrick Tshibwabwa, empêché par des militaires de filmer un match de football, Pierre-Sosthène Kambidi, journaliste pour la radiotélévision Kilimandjaro et correspondant de l'organisation Journaliste en danger (JED), est agressé par des militaires, au stade de Kanzala à Tshikapa (province du Kasaï occidental, au centre du pays). Le sous-lieutenant Masiya lui aurait reproché d'être un partisan de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, opposition). Blessé à l'œil gauche, il est hospitalisé au centre médical Passy. En outre, son téléphone portable et de l'argent lui ont été dérobés. Patrick Tshibwabwa est quant à lui interpellé et retenu pendant trois heures par les soldats. 
Le 23 août, Tsheke Bukasa, du quotidien Le Phare, est bousculé par des policiers et expulsé de l'hôpital général de Kinshasa, où il s'était rendu pour obtenir des informations sur la mort de l'opposant José Mukenge. Début septembre, des hommes non identifiés, suspectés d'appartenir aux services de sécurité, le recherchent activement. Ils rendent plusieurs visites à sa famille et à son employeur pour s'enquérir du journaliste. 
Le 27 août, alors qu'il couvre une manifestation de militants réclamant le corps de José Mukenge, Désiré-Israel Kazadi, du quotidien Le Phare, est bastonné par des policiers. L'un d'eux le menace et lui affirme qu'un jour il "paiera le prix pour avoir choisi d'être journaliste".  
 
Journalistes menacés 
Le 17 avril 2003, des agents de la Direction de la sécurité et des renseignements (DSR) se rendent dans les locaux de la radio Sauti ya Rehema, à Bukavu (est du pays), et menacent les journalistes de la rédaction. Ils reprochent à la station de trop donner la parole à la société civile qui critique les autorités locales. Ils menacent d'arrêter les journalistes et de fermer la radio si la ligne éditoriale n'est pas modifiée. En juin, le RCD interdit à la radio de diffuser ses propres informations et l'oblige à retransmettre les programmes officiels de la RTNC trois heures par jour. 
Le 25 avril, Jonathan Mutayega, correspondant local de la radio britannique BBC à Uvira (est du pays, près de la frontière du Burundi), est insulté par le commandant Mutebutsi du Rassemblement congolais pour la démocratie, qui l'accuse d'être du côté des Maï-Maï. Régulièrement filé et menacé par téléphone, Jonathan Mutayega est contraint de changer constamment de domicile. Le 27 mai, le journaliste est empêché par les forces de l'ordre de rentrer en République démocratique du Congo, alors qu'il revient du Rwanda. Au motif, selon le chef de la sécurité, que Jonathan Mutayega ne possède pas de carte d'accréditation, alors que celle-ci est réservée aux étrangers. Depuis, le reporter vit à Kigali. 
Le 31 août, Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l'organisation Journaliste en danger (JED), est menacé de mort par le député Pius Mwabilu. Ce dernier accuse JED de partialité au détriment des journaux progouvernementaux. 
En octobre, Polydor Muboyayi, directeur de publication du quotidien Le Phare, est menacé de mort par des membres de l'Union nationale des fédéralistes congolais (Unafec), suite à la publication d'un article intitulé "Le Katanga veut prendre le relais de l'Ituri". Celui-ci revenait sur l'épuration ethnique qui avait entraîné la mort de plusieurs milliers de personnes dans la région, en 1992, et accusait le président de l'Unafec, Kyungu wa Kumuanza, à l'époque gouverneur du Katanga, d'avoir une responsabilité dans ces crimes. 
Le 4 novembre, Matthieu Kalume, producteur d'une émission consacrée à la jeunesse diffusée par la RTNC, est agressé par deux militaires à Goma. Après avoir montré sa carte de presse, il est battu et délesté de son argent.  
 
Pressions et entraves 
En février 2003, environ 5 000 exemplaires de la revue Grands Lacs Magazine éditée à Londres, destinés à être vendus en République démocratique du Congo, sont saisis à la douane, à Kinshasa. Les Services spéciaux de la police (SSP) interdisent provisoirement la vente du journal afin de pouvoir mener une enquête. Dans son numéro de janvier, le mensuel avait publié un portrait d'Olive Lembe Disita, l'épouse du président Joseph Kabila, dont le visage n'était jusque-là pas connu. 
Le 18 février, Lolo Luasu du journal Révélateur, Rombaut Kasongo de Mosaïque, Elali Ikoko du quotidien La Tempête des tropiques et Vicky Kazumba de la chaîne de télévision Canal Kin sont empêchés de se rendre à Gbadolite, près de la frontière centrafricaine, pour couvrir le procès de 27 officiers du Mouvement de libération du Congo (MLC, basé dans le nord du pays) accusés de cannibalisme et de crimes de guerre. 
Le même jour, une émission produite par l'organisation internationale Search for Common Ground et diffusée sur la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC) est censurée par Médard Majaribu Mufumbe, administrateur du territoire d'Uvira (est du pays). Ce programme en swahili intitulé "La population de Bukavu s'exprime sur le retrait des troupes rwandaises" donnait la parole à des auditeurs inquiets de voir des anciens soldats rwandais en civil revenir dans la région. Leonard Safari Ntanama, chef d'agence de la RTNC, Michel Kizibisha, chef des programmes, Bugumba Tanganika, rédacteur en chef, et Mukulutake Byemba, responsable des finances, sont interrogés par les services de renseignements locaux. On leur reproche d'avoir diffusé un message susceptible de soulever la population d'Uvira. Déo Namujimbo et Dieudonné Utalamba, chargés de programmes au sein de l'ONG, sont également interpellés le 19 février et questionnés pendant deux heures sur le fonctionnement de Search for Common Ground. La RTNC dément la présence de Rwandais dans la région. La radio doit, dorénavant, obtenir l'approbation de la Direction de la sécurité et des renseignements (DSR) et de l'administrateur du territoire avant de diffuser une émission produite par Search for Common Ground. 
Le 1er mars, les autorités de la province du Kasaï oriental ordonnent la fermeture de la Radio-télévision Amazone (RTA) qui émet à Mbuji-Mayi, accusée de diffusion de "fausses nouvelles" et de "commentaires désobligeants". La radio avait réalisé une émission sur un accident survenu le 25 février dans le polygone minier de la MIBA (société d'exploitation de la mine) de Bakwanga. Selon le gouvernement, sept exploitants clandestins avaient trouvé la mort par asphyxie. La RTA, quant à elle, avait donné la parole à des témoins locaux affirmant que la MIBA avait sciemment asphyxié vingt exploitants clandestins appelés communément "creuseurs de diamant". Le 2 mars, la station reprend son activité, mais l'émission incriminée reste interdite. 
Le 15 avril, la DSR saisit, sans explication, un lot d'exemplaires de l'édition 123 du journal Les Coulisses, à l'aéroport de Simi Simi de Kisangani (nord-est du pays). Le 19 avril, le directeur adjoint de la DSR chargé des renseignements généraux confisque la carte de presse de Norbert Kisanga Yenge, journaliste aux Coulisses. Il exige, en échange de sa restitution, que la direction du journal reconnaisse sur la radio Voice of America que le lot des journaux a été abandonné et non saisi. Le 4 mai, les agents de la DSR confisquent l'agenda et une cassette de Nobert Kisanga Yenge alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion pour Beni. 
Lors du défilé du 17 mai organisé pour célébrer le "sixième anniversaire de la libération de la République démocratique du Congo", un membre de l'Agence nationale de renseignements (ANR) confisque la caméra et la carte de presse de Robert Kadima Baruani, cameraman de la chaîne de télévision Télé Kin Malebo (TKM). Encerclé par cinq hommes en civil qui tentent de l'enlever, le journaliste est menacé de mort et accusé de "filmer le chef de l'Etat de trop près". Son matériel lui est rendu à la fin de la cérémonie. 
Le 10 juin, la Radio-télévision Message de Vie (RTMV), chaîne confessionnelle de l'Eglise du pasteur Kutino, cesse d'émettre après avoir été saccagée par des personnes non identifiées. La police, officiellement intervenue pour rétablir l'ordre, saisit les émetteurs de la radio-télévision, qui se trouvent à plus de dix kilomètres de son siège. L'Eglise et la RTMV sont gardées en permanence par des policiers, tandis que le pasteur se réfugie dans la clandestinité. La station reprend finalement ses programmes le 14 décembre. 
Le 3 juillet, des militaires des FAC se rendent dans les locaux de la Radio Fraternité Buena Muntu (RFBM), une station catholique émettant à Mbuji-Mayi. Ils interrogent les voisins pour obtenir les adresses des journalistes de la radio et du curé de la paroisse Saint-Jean. Les responsables de la chaîne demandent à la police d'assurer la protection de la station et de son personnel. 
Le 7 juillet, un arrêté du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) autorise la réouverture de Radio Maendeleo, fermée depuis le 9 décembre 2002 pour avoir "manipulé l'opinion", selon les autorités locales. Plusieurs journalistes de la station avaient été interpellés et interrogés par les services de renseignements du RCD. Peu avant sa fermeture, la radio avait diffusé une enquête selon laquelle les représentants des églises, du patronat et de la société civile critiquaient sévèrement la mise en place de nouvelles plaques d'immatriculation des véhicules, jugées trop onéreuses. Le RCD affirme que les responsables de la radio ont "modifié leur cahier des charges en reconnaissant leurs erreurs". Bénéficiant d'une nouvelle licence, la radio reprend ses émissions le 8 juillet.  
Le 11 juillet, Donatien Nyembo Kimuni, correspondant à Lubumbashi (province du Katanga, au sud-est du pays) de l'hebdomadaire La Tribune, est condamné par contumace à cinq ans de prison pour diffamation par le tribunal de Likasi (120 km de Lubumbashi), suite à la publication d'un article intitulé "Congo Mineral : les travailleurs mal payés et exploités". Un mandat d'arrêt est délivré à l'encontre du journaliste qui se réfugie dans la clandestinité. En août, la plainte est retirée après un arrangement à l'amiable. 
Les 22 et 23 juillet, des militaires postés à l'entrée de la cité de l'Union africaine, un centre de conférences où se tiennent des réunions officielles, refusent de laisser entrer Kadima Baruani, cameraman à la Radio-télévision Kin-Malebo (RTKM), et Mbo Shilo, cameraman à la chaîne de télévision Antenne A. Seule l'intervention du porte-parole du chef de l'Etat leur permet d'accéder à la salle. 
Le 24 juillet, les journalistes de la presse privée sont empêchés de couvrir la cérémonie de prestation de serment des membres du nouveau gouvernement de transition à Kinshasa, sous prétexte que la salle est trop exiguë. Seule la chaîne publique RTNC est autorisée à y pénétrer. 
Début août, la RTNC à Kisangani décide de supprimer de sa grille des programmes deux émissions de propagande de l'ex-mouvement rebelle du RCD. Selon la radio, cette décision est prise en raison de l'instauration du gouvernement d'union nationale. Mais le RCD souhaite garder son contrôle sur l'information et menace les responsables de la station. Son directeur provincial, Alimasi Mayanga, est convoqué, le 5 août, par le vice-gouverneur de la région et menacé de révocation. Le lendemain, Etienne Bwande Bwanapua, responsable des programmes de la RTNC, est suspendu de ses fonctions pour quelques jours. Il est accusé d'être à l'origine de la suppression des émissions du RCD. Le 18 août, Alimasi Mayanga est à son tour suspendu par le coordinateur des médias publics dans les territoires sous contrôle du RCD, officiellement pour "insoumission caractérisée". Il refuse d'obtempérer et continue de travailler. 
Le 16 septembre, les autorités locales de Kiwanja (province du Nord-Kivu) interdisent la Radio Communautaire Ushirika (RACOU), alléguant qu'elle n'a pas reçu l'autorisation d'émettre du gouverneur local du RCD-Goma. Le directeur de la radio affirme que ses demandes d'autorisation ont été vaines et qu'il lui a été proposé de faire fusionner la RACOU avec un projet de radio communautaire proche du RCD-Goma, ce qu'il avait refusé. 
Le 20 septembre, la police empêche Ciang Kabiona, cameraman de la chaîne privée Radio-télévision Groupe L'Avenir (RTGA), de filmer l'arrestation d'un garde du corps du ministre congolais du Portefeuille, sous prétexte que seule la presse militaire est habilitée à couvrir ce genre d'incidents. 
 
 
 
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