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Intégration économique et la Rdc

AT/Coopération régionale 
T/La problématique de la renaissance de la Cepgl 
Pierre Emangongo Kunga 
Les chefs de la diplomatie des pays des grands Lacs, réunis dimanche le 11 juillet 2004 à Bruxelles(Begique), à l’invitation de leur homologue belge Louis Michel, se sont engagés à relancer la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs(Cepgl) a indiqué l’Agence Chine nouvelle citant le ministère belge des Affairers étrangères. Les ministres des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Antoine Ghonda, du Rwanda, Charles Murigande et du Burundi, Terence Sinunguruza ont pris cet engagement devant les autres participants à la réunion de dimanche, à savoir les pays-Bas en tant que présidence du Conseil de l’Union européenne, le Haut Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Région des Grands lacs. Ils ont exprimé ensemble cette détermination qui est l’illustration de leur volonté de contribuer de manière visible et tangible à la réactivation de la Cepgl et de ses institutions dans le but de promouvoir la paix et la stabilité dans la région . 
Les ministres devraient, tel que l’indique un communiqué du ministère belge des Affaires étrangères, discuter lors de cette rencontre, des sujets de coopération touchant à l’économie(agriculture et énergie) et sociale , qui pourraient être lancées dans le cadre d’une Cepgl réanimée, en concertation avec des représentants de l’union européenne, l’Union africaine te de l’Onu. 
La recherche d’une solution régionale dans les grands lacs est, selon plusieurs analystes, indispensable au motif que le processus de réconciliation dans chacun de ces pays est fortement lié à ceux des autres. 
Mais, si de nombreuses personnes sont d’avis que la recherche d’une solution régionale de paix est impérieuse dans les grands lacs, en Rdc certaines voix s’élèvent contre la renaissance de la Cpgl dans des conditions actuelles. Elles estiment que la Cepgl ,pareille à une coquille vide à la suite de plusieurs conflits armés, pourra renaître au détriment de la Rdc et au profit de Paul Kagame qui agit à tout moment au Congo Kinshasa par tribus, milices et acteurs politiques interposés. En d’autres termes, elles soutiennent qu’il est très tôt de redynamiser actuellement la Cepgl, une structure dont les relations entre les membres sont très bélliqueses et caractérisées par l’absence quasi totale d’une confiance mutuelle.  
 
IT/ Les réalités du hier et les revers d’aujourd’hui 
Fondée en septembre 1976, la Communauté économique des pays des grands lacs(Cepgl), avait initialement pour but principal l’intégration économique et la facilitation des mouvements des biens et des personnes. 
Mais au fil des années , cette structure n’a pas résisté aux velléités de la guerre froide et à l’hégémonisme du régime Mobutu dans la sous-région. 
Les occidentaux avec les Usa en tête considéraient à l’époque le régime du Maréchal Mobutu comme le dernier rempart contre l’implantation du communisme en Afrique centrale. Fort de soutien occidental et de la puissance des forces armées zaïroises, Mobutu avait su transformer les objectifs économiques à ceux de la sécurité. La Cepgl était devenue une structure chargée de veiller à la stabilité des trois régimes de Kigali, Bujumbura et de Kinshasa. 
Cependant, depuis l’avènement de l’armée patriotique rwandais au pouvoir à Kigali en 1994, cette organisation régionale avait désormais du plomb dans l’aile. Et, c’est en 1998 que le pire était arrivé, et cela lorsque la guerre d’agression avait débuté au Congo Kinshasa. Les trois pays des grands lacs étant engagés dans ces hostilités, la Cepgl était de facto morte. 
Entre- temps, l’éclipse du président Mobutu et plus tard l’assassinat de Mze Kabila, la main invisible des puissances occidentales , sans oublier les exploits de James Kabarebe ayant désorganisé et affaibli les forces armées congolaises sont autant de faits qui ont permis à Paul Kagame de dominer cette région et de revenir au Congo quand il veut. 
Les privilèges dévolus autres fois au feu Maréchal Mobutu par les parrains étrangers sont aujourd’hui gérés par Paul Kagame qui a trouvé grâce auprès du tandem Usa-Royaume Uni. 
 
IT/ Absence de confiance mutuelle  
Actuellement le régime de Paul Kagame n’est en odeur de sainteté à Kinshasa. Les congolais accusent l’armée patriotique rwandaise d’avoir commis de nombreux crimes chaque fois qu’elle est intervenue à l’Est de la Rdc, par le Rassemblement congolais pour la démocratie(Rcd) , interposé. 
C’est le cas également du Burundi , qui tout au de l’agression de la Rdc en 1998, avait fait bloc avec les agresseurs Rwandais et Ougandais. 
Et à l’absence de cette confiance entre Rwandais, Burundais et Congolais, la Cepgl réanimée n’aura qu’intérêt purement théorique. Car, une intégration économique devra résulter d’abord des sentiments des résidents des pays concernés de vivre ensemble. 
 
IT/ Impérieuse nécessité d’une armée congolaise de dissuasion 
Tenant compte des réalités pratiques sur le terrain, plus d’un observateur estiment que lé Rdc , pays le plus important de la région devra avant toute tentative de coopération avec ses voisins de l’est, moderniser son armée , l’équiper et la transformer en une armée de dissuasion.Et, comme soutenait loin dans l’histoire Nicolas Machiavel, « celui qui veut la paix prépare la guerre », la Rdc a besoin d’une puissance militaire dissuasive pour sécuriser sa partie orientale et cela à plusieurs titres. D’abord parce que le voisin rwandais a des visés expansionnistes . Ensuite, Parce que le Rwanda et le Burundi sont naturellement pauvres et nourrissent souvent les ambitions de mettre mains basses sur les fabuleuses richesses de la Rdc , y compris les richesses de ces grands lacs qui tirent leurs sources de la Rdc. 
Pour tout dire, une armée de dissuasion permettra à la Rdc de pratiquer une diplomatie imposante et agressive à chaque fois qu’elle aura à négocier avec ses voisins de l’Est. 
Eu égard à tout ce qui précède, on est enclin de conclure que le moment n’est pas approprié pour relancer la Communauté économique des Pays des Grands lacs (Cepgl). La paix dans cette région et la restauration de la confiance entre la Rdc , le Burundi et le Rwanda constituent des préalables pour n’importe quelle tentative d’intégration économique dans les Grands lacs.  
 

  
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Modifié en dernier lieu le 3.10.2012
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